Le Mag

Comment ne pas proposer votre collaboration ?



Je reçois régulièrement des emails de personnes qui aimeraient collaborer à une de nos revues. Je réponds toujours, même si c'est pour décliner. Il y a pourtant quelques cas où l'email file directement à la corbeille, sans réponse. Pour moi, ces emails sont "out", ils sont disqualifiés.


Vu que le nombre de ces courriers a augmenté ces derniers temps, ça pourrait être utile de vous signaler quelques uns de mes critères de disqualification. Voici un email reçu pour Compétence Photo, mais ça vaut pour les trois magazines :





Vous ne postulez pas dans une administration impersonnelle.

Vous contactez un magazine. Vous écrivez à son rédacteur en chef (même si c'est pas toujours lui qui lit le message).
Ce n'est pas "Madame, Monsieur", c'est "Madame Machin," ou "Monsieur Chose," ou même "Très cher David," (si vous avez pigé que je ne suis pas méchant et que la dernière fois que j'ai porté une cravate et un costume mes objectifs les plus ambitieux concernaient la négociation de telle ou telle boîte de Lego ou de Playmobil avec mes parents ;-))

Si vous ne connaissez même pas le nom du rédac chef, pas la peine d'envoyer de courrier — out.


N'envoyez pas le même email à tout le monde.

Voyez sur la capture d'écran le nombre de destinataires du message: 15 ! Vous enverriez le même email de candidature à Pepsi et à Coca Cola, vous ? Moi pas — out.

N'envoyez pas le même email à tout le monde (2).
N'utilisez pas le champ CC si vous décidez d'envoyer le même email à tout le monde, malgré tout.Maîtriser l'email est indispensable.
Vous enverriez le même email de candidature en copie carbone à Pepsi et à Coca Cola, vous ? Moi pas — out.

N'envoyez pas le même email à tout le monde (3).

Vous n'êtes pas capable d'écrire un message personnel à chaque journal, et vous espérez réellement une réponse, voire du travail ? C'est aussi subtil que d'écrire: "Salut bande de nazes, c'est moi le/la meilleur(e). Qui a besoin de moi?" — personne.

N'envoyez pas le même email à tout le monde (4).
On n'a pas besoin de trouver "un(e) journaliste" ou "un(e) photographe" ni 10 ou 100, mais de trouver celui ou celle qui va nous aider à mieux bosser et à améliorer le mag.

On n'a pas le temps de donner sa chance à tout le monde. Montrez que vous connaissez le mag et en quoi vous pouvez y contribuer. Il y a bien assez d'auteurs et de photographes qui cherchent du boulot, et que nous connaissons, autour de nous.
Démarquez-vous !

Relisez-vous.

OK, venant de moi ça peut faire rire vu la quantité de fautes et de coquilles que je laisse passer. Mais si je dois embaucher, je filerais la place à celui ou celle qui fait le moins de fautes: c'est toujours autant de fautes en moins dans le mag.

Respectez... le journal.

Vous croyez vraiment qu'un rédac chef va se dépêcher de télécharger votre book dans les 7 jours pour ne pas rater l'embauche du siècle ? Ben non: il est peut-être occupé ce brave homme, ou alors il est absent cette semaine là. Ou bien il est occupé à jouer à Tetris...
Mettez toutes les chances de votre côté: laissez-lui la posibilité de le télécharger quand il en a envie.

Respectez... votre travail.

Que penser d'un auteur qui m'envoie un lien valable 7 jours pour télécharger un échantillon de son travail ?

Votre travail est important à vos yeux ? Offrez-lui un espace qui le mette en valeur! C'est-à-dire pas un fichier jetable, mais un site Web. Sans cela, ne vous étonnez pas que d'autres le considèrent aussi comme un Kleenex...

Un site Web, c'est pas du luxe. Surtout si vous n'avez jamais été publié de façon traditionnelle. C'est le meilleur CV qui soit.

Il existe assez d'hébergements gratuits pour que le manque de ressources ne soit pas une excuse. Il existe assez de solutions "clé en main" pour que le manque de compétences (tout le monde n'est pas obligé d'aimer jouer avec le HTML), lui non plus, ne soit pas une excuse.
En clair, Internet n'est plus le terrain de jeu réservés des ados bidouilleurs: c'est là où se fait une grosse part du travail et de la promotion.
Un petit dernier pour la route: les diplômes ne comptent pas. Pas pour moi, du moins: c'est au pied du mur qu'on reconnaît le maçon, pas sur un bout de papier.

Voilà. C'est un billet rédigé à la va-vite, en vrac et pas complet, avant de partir en WE. Mais vous avez l'idée. Ca changera peut-être, quand on me remplacera. En attendant... ;-)


* * *

Je vous souhaite un bon WE. Et peut-être on se verra samedi à Bièvres ?